Le Voyage Initiatique
- natachalorret0
- 24 août
- 26 min de lecture
Dernière mise à jour : il y a 3 jours
ou le processus de vie / mort / vie

Qu'évoque aujourd'hui la notion de "voyage initiatique", dans notre époque moderne ? peut-être un délire new-age de plus qui fait miroiter la possibilité d'atteindre un énième nirvana. Ou peut-être un concept abstrait de plus de voyage aux notes exotiques qui promet de se retrouver dans l'harmonie, dans le calme, le sourire et la détente. Ou peut-être encore une impression lointaine de quelque chose de connu mais d'oublié, qui se célébrait dans des temps anciens, entouré-e d'une communauté présente, saine et bienveillante.
Pour ce qui est de moi, je ne savais pas ce qu'était un voyage initiatique. Je ne m'étais jamais posée la question. Mais quand la Vie a décidé qu'il était le moment pour moi de plonger dans les profondeurs des abysses, je n'ai pas eu le temps de me poser de questions. J'ai simplement suivi le courant qui m'avait déjà emportée loin de la rive avant même que je ne m'en rende compte. Et j'ai fait comme j'ai pu, pour garder la tête hors de l'eau autant que possible, et lorsque j'étais immergée, de pouvoir reprendre quelques respirations dès que je le pouvais. Le Voyage Initiatique je l'ai découvert en le vivant, pas parce que je l'avais choisi - je n'ai pas l'impression d'avoir choisi grand chose dans ma vie - mais parce que la Vie l'avait décidé, c'était son impulse.
Ce Voyage a duré 3 ans, oui la durée de ce que l'on appelle "un cycle initiatique". Il a été brut, sans concession, extrêmement difficile, m'obligeant à arracher toutes mes peaux, à tout quitter, tout perdre, pour me rappeler de la seule chose véritable et réelle qui vivait en moi ; la partie de mon cœur incorruptible, inextinguible, éternelle.
Je ne sais pas si nous sommes nombreux à vivre ces voyages, hors-normes, mais je sais combien ce sont des chemins de souffrance, solitaires, où l'on pourrait devenir fous.
Poser des mots, c'est poser une balise de sécurité pour retrouver quelques curseurs, comme un phare éclairerait la nuit la plus sombre. C'est tout le but de la transmission que je partage dans cet article. Mon voyage est propre à moi, et il n'est pas question de s'identifier ou de modéliser un processus qui est unique, mais de nommer les grandes étapes pour que chaque Être qui est plongé dans ce processus de vie / mort / vie, sache qu'il n'est pas seul et pour qu'il puisse se rappeler que les chemins sont toujours balisés, tant qu'on écoute et qu'on suit l'impulse qui gît en soi.
L'Illusion
Je suis née dans une famille "normale" ; ouvrière, dysfonctionnelle, sans pratiques spirituelle ou religieuse particulières, pas d'attrait particulier à la culture ou à l'ouverture au monde, pas de dons particuliers... normale.
Selon les regards, j'étais parfois une enfant "précoce" et souvent une enfant "impertinente", "effrontée". Moi je me sentais "en-dehors", "à part". J'observais ce monde, sans le comprendre. J'observais ces adultes et leurs comportements incohérents sans comprendre qu'ils ne se rendent pas compte par eux-mêmes que quelque chose ne tournait pas rond. Et quand je le disais, bien sûr, j'étais impertinente et effrontée. J'étais une enfant, mais j'étais déjà une adulte d'une certaine façon. A l'école, je m'ennuyais. Je ne comprenais pas ce que je faisais là, pourquoi on m'obligeait à rester assise sur une chaise pour écouter des choses qui ne m'apportaient pas grand chose, alors que moi, tout ce que je voulais, c'était être dans la nature, parce que la Nature, elle, m'enseignait quelque chose de vrai, de réel, qui ne peut passer que par le ressenti. Avec elle, j'étais vivante.
J'avais un caractère fort face à l'adversité et à l'injustice, mais aussi un côté "lointain", "pas vraiment là".
L'adolescence a été une période très difficile, d'un climat familial fait de pressions et de violences psychologiques, acculée, accusée d'être la cause de tous les maux, je n'avais pas le droit d'exister. Je me suis rapidement retrouvée projeter dans ma vie de jeune adulte, seule, ne pouvant compter que sur moi-même, dans une espèce de fuite pour ma survie psychologique et ce qu'il restait à peu près de ma santé mentale. Les épreuves se sont enchaînées, et je continuais d'avancer, comme je le pouvais, en ayant toujours ce quelque chose en moi qui me permettait de tenir et de rester debout, même quand je n'avais plus la force ou le sens.
Un éclair de lumière est arrivé dans ma vie à 24 ans, lorsque j'ai rencontré mon compagnon. A ce moment-là, j'avais déjà commencé un chemin spirituel depuis quelques temps, je sentais que j'avais besoin d'aller mieux. Et avec cette personne, enfin ma vie pouvait commencer. Le pire était derrière moi, et je ne souffrirais plus jamais autant. Les années ont défilé, nous nous sommes construits autant que nous le pouvions, nous nous aimions sincèrement, mais je n'avais pas conscience de toute l'adversité qui faisait rage autour de moi, sournoisement. Evidemment, les mêmes schémas, le même système familial toxique, la même ritournelle. Ce poison qui continuait de s'instiller et que je ne sentais plus, comme une goutte de mercure auquel mon corps s'était habitué. Mais bien entendu, tout cela m'impactait dans ma relation avec mon compagnon et dans ce que j'essayais de construire dans ma vie.
J'ai entrepris une thérapie en psychologie psychocorporelle biodynamique. J'avais 28 ans. J'étais déjà maman de ma première fille depuis quelques années et son arrivée dans ma vie eut été le premier réveil pour moi. Je sentais que je devais me guérir, que je devais aller mieux. Je ne savais pas exactement ce que je devais soigner, mais je savais que je devais le faire. Alors pendant 1 heure tous les 15 jours, je me rendais dans cet espace thérapeutique. Et cela a duré près de 5 ans. J'ai été triturée, brassée, à creuser encore et encore les endroits de traumas, de blessures. Je croyais que cela serait ma voie de salut, de guérison, pour enfin être stable dans ma vie, et offrir à mon compagnon le meilleur qu'il méritait de moi. Je croyais pouvoir obtenir des clés pour me comprendre, pour comprendre mes processus, mes fonctionnements et mes dysfonctionnements. Je croyais. Mais aux yeux de celle qui était ma thérapeute, j'étais seulement "névrosée", et il fallait traiter la névrose.
Le processus thérapeutique a réellement commencé à opérer lorsque je me suis rendue à l'école de Psychologie Psychocorporelle Biodynamique pour y vivre 3 stages. Et là, les choses ont commencé à changer en moi.
Pour en découvrir davantage sur la pratique psychocorporelle et ses bienfaits au quotidien, vous pouvez lire l'article "La médecine des Corps, revenir dans son Essentiel".
Puis, j'ai mis fin à la thérapie avec cette thérapeute quand je me suis rendue compte qu'elle n'était pas celle que je croyais. Le déclencheur a été le moment où je me suis retrouvée prise à partie par son compagnon, qui était également thérapeute, utilisant le fait que j'étais en thérapie avec sa compagne pour justifier le fait de refuser le devis qu'il avait demandé à mon compagnon pour de l'élagage. Bref. Aucune cohérence.
J'avais prévu de faire la formation en psychologie psychocorporelle biodynamique pour être thérapeute, mais dans la foulée, mon CDI a sauté du jour au lendemain, par l'entremise de mon ex-responsable manipulatrice, qui commençait à se sentir en danger face à mon professionnalisme qui creusait de plus en plus l'écart avec son incompétence. J'étais serviable, gentille, à l'écoute, empathique, essayant de toujours faire au mieux pour tout le monde, je n'étais pas du tout dans un état d'esprit à vouloir prendre la place de qui que ce soit, je faisais juste mon job. Et là, c'est moi qui me retrouvais le bec dans l'eau. Rupture conventionnelle en main, je suis confrontée à un choix important :
continuer dans le commerce,
qui ne me convenait plus dans cette forme ?
ou faire une fois pour toutes ce que la Vie me poussait depuis un certain temps déjà, et que je n'avais eu de cesse de repousser encore et encore ?
Et c'est ainsi que je me suis lancée à mon compte, frémissant, ressentant seulement que c'était "ce que je devais faire". J'ai lancé mes premiers cercles de femmes, mes premiers accompagnements psychocorporels et les soins à la Terre. Je mettais à l'œuvre ce que la Vie impulsait en moi, elle était ma Guide, et moi je suivais son courant.
Assez rapidement et malgré la période de covid, mon activité a démarré, mes cercles se remplissaient de plus en plus, les demandes de soin devenaient de plus en plus fréquentes... Dans le même temps, nous venions d'acheter une grange avec mon compagnon pour en faire notre maison et nous venions d'avoir notre 2ème fille.
J'entrais dans une période de ma vie où je me sentais en exaltation. Pour la première fois de ma vie, je me sentais enfin à ma place, à faire ce que je devais faire dans la justesse du courant de la Vie.
Ces femmes que j'accompagnais, celles en qui je voyais ce regard grandir, retrouver de son éclat, sentir leurs cœurs qui retrouvaient leurs battements de vie, celles avec qui nous partagions des moments de Vie extraordinaires, de reconstitution, de reconstruction, de reconquête. Ces femmes à qui j'ai ouvert mon cœur, ma porte, dans un état d'accueil et d'acceptation sans aucun jugement, avec sincérité et authenticité, celles à qui j'avais accordé ma confiance.
Je croyais que nous œuvrions ensemble à un bien commun, dans une conscience et un partage de valeurs communes, d'égales à égales. Je croyais. Je croyais que rien ne pourrait jamais arrêter ça. Je croyais que le pire était derrière moi, je croyais qu'enfin je m'apprêtais à vivre le meilleur et le plus beau dans ma vie.
Je vivais dans une illusion. Ma vie était une illusion. Depuis ma naissance jusqu'à cet instant qui a précédé le pire. Une longue descente aux enfers. Un piège aux traits amicaux qui se referme doucement mais surement. J'étais une croyante, j'avançais dans ma vie en croyant. Et j'ai appris, au prix lourd, qu'avancer en croyant c'est être un aveugle. Je n'ai jamais pu me fier à ce que je croyais, mais seulement à ce que je sentais à l'intérieur de moi. C'est la seule chose qui m'a permise de continuer d'avancer et de rester debout.
Ceux qui veulent vous voir à terre
J'avançais comme dans un conte, ma vie était devenue un rêve. Sororité, partage, œuvre au Divin, Bénédiction de la Terre. C'était tout ce que j'aimais, tout ce qui m'animait au plus profond de mon Être et de ma chair. Les rencontres étaient extraordinaires, magiques. J'offrais des espaces de Vie sublimes, qu'il est rare de trouver dans les strates habituelles du développement personnel et de la spiritualité, où le "spirituellement correct" est de mise. Non, dans mes espaces, ces espaces que je tenais, dont j'étais Gardienne, chacune venait telle qu'elle était, là où elle en était, dans le respect de son rythme, de sa sensibilité, de sa traversée. Et ce qui était impulsé, n'était pas de venir pour dire que tout allait bien et que nous étions des êtres merveilleux et parfaits et que le reste du monde ne comprenait rien. Non, chacune venait pour nommer, ce qui était là pour elle, ses douleurs, ses traumas, ses blessures... pour apprendre à se réapproprier son corps, ses espaces, ses limites, réapprendre à sentir, à se laisser sentir, en se remettant en contact avec ce qu'il y a à l'intérieur de soi pour revenir au centre de son être. Et moi je guidais et j'accompagnais ce travail de conscience de soi, par mon regard, ma sensibilité, mon humanité et ma lecture psychocorporelle et spirituelle. Je reliais le corps et l'esprit, le subtil et le dense, l'abstrait et le concret, en donnant du sens pour une mise en pratique au quotidien.
Et bien sûr, dans le regard de ces personnes, j'étais merveilleuse, extraordinaire, dotée de capacités extrasensorielles qui me permettaient d'avoir toujours le mot juste, le regard adéquate, le toucher qui reliait l'organique à la psyché, la proposition qui débouchait toujours sur une solution. Mais j'étais seulement à l'écoute du sensible et du vivant qui est déjà à l'œuvre en chacun-e et qui ne demande qu'à être regardé pour être mis en lumière, pour être entendu et pour pouvoir se déployer. J'étais juste moi.
Malheureusement, je n'avais pas conscience à quel point on peut devenir la zone de projection de toutes les personnes qui nous entourent. J'étais devenue un reflet, un miroir pour tous ces regards qui se posaient sur moi, et chacune voyait ce qu'elle avait envie de voir, chacune projetait son propre univers sur moi.
Même en recadrant, même en étant très claire sur le fait que oui, j'avais une aptitude aiguisée à sentir le subtil et à en être messagère, je rappelais régulièrement que j'étais juste moi, que je ne savais pas tout, et qu'il y avait même pleins de choses que je ne savais pas. J'ai toujours transmis un enseignement clair sur le fait que chacun-e d'entre nous a sa propre sensibilité, porte ses propres couleurs, rayonne sa propre note dans la grande symphonie cosmique et que c'est ainsi que nous reconstituons progressivement le Grand Prisme de la Vie. Que c'est ainsi que les quêtes peuvent continuer de s'implémenter, parce que chacun-e est ce qu'il est, et ça, c'est d'une importance capitale.
Mais chacune voyait ce qu'elle voulait voir, et je n'avais aucune prise là-dessus, malgré moi... les fameuses cases.
Moi, un Être merveilleux ? Alors que je n'étais - au mieux - qu'une bizarrerie dans le regard de ceux qui m'avaient vu grandir ? C'était étrange pour moi d'être perçue de la sorte. Ces avalanches de compliments et autre admiration ma paraissaient lointaines, je les entendais mais elles ne passaient pas les couches de mon Être. Je me sentais comme "détachée", pas vraiment concernée. Je continuais seulement d'être moi et de conduire ce travail qui était mien.
Cependant, dans ce type de travail, les lignes sont très fines. Et parfois, elles se fondent. Œuvrer dans l'organique, accompagner les processus profonds, envelopper les endroits de traumas, tout en posant et maintenant un cadre clair, ferme et sécure, fait que l'on côtoie des espaces dans l'intime des personnes. Nous commençons à faire partie de leurs vies, de leurs références, de leurs figures de confiance. Et ce lien de confiance qui s'établit devient mutuel. Par la nature des travaux que nous partagions, ces personnes ont également commencé à faire partie de ma vie, à côtoyer des espaces de mon intime, à devenir des figures de confiance. Et peu à peu, du rôle d'accompagnante que je tenais avec adresse, je suis devenue "la Sœur", "l'Amie", la "confidente". Les lignes s'étaient estompées.
Et ceci a constitué ma première erreur.
J'ai ouvert la porte de l'intérieur, j'ai accordé ma confiance. Je voyais ces femmes et leur expansion, je les voyais dans leurs endroits d'obscurité à travers leurs blessures, leurs traumas, leurs peurs, mais je les voyais aussi dans leurs espaces de grandeur et de sublime, dans leur rayonnement de Vie. Et entre les deux, la possibilité du choix que chacune fait, le potentiel auquel chacune a le pouvoir de donner du poids, pour lui permettre de se déployer. Faire la place en soi, en conscientisant pour nettoyer, pour faire le choix de donner Vie à la Vérité de son Cœur. Nous recevions des Enseignements et des Initiations tellement élevées, tellement transcendantes, nous contactions des espaces d'une telle richesse et d'une telle puissance, qu'il n'était pas possible de faire un autre choix que celui de la Vie. Malgré tout ce que cela implique de traverser, de voir, de conscientiser, de confronter, de se confronter avant toute chose... dans mon regard, il ne pouvait y avoir d'autre choix que celui de la Vie.
Pour avoir un aperçu des travaux menés, vous pouvez lire l'article "Féminin Sacré ou Nature Sauvage"
Je croyais que j'avançais en sécurité, entourée de personnes saines et bienveillantes à mon égard. Mais je n'avais pas vu la toile qui s'était tissée à mon insu au fil des mois, au fil des personnes qui étaient arrivées, prenant la place à d'autres, restreignant au fur et à mesure le cercle, devenant progressivement "un groupe spécifique de travail". Les choses devenaient de plus en plus dur, les travaux devenaient de plus en plus difficiles, il y avait des moments de confrontation parfois vis-à-vis de moi, et des moments de défiance vis-à-vis de la "figure d'autorité", telle que j'avais été identifiée par ces personnes. Ce n'était pas agréable, mais je restais toujours droite, ferme, à tenir le cadre avec rigueur et clarté. Les travaux que nous menions étaient trop importants pour laisser de la place aux petites guerres d'égo. Je ne comprenais pas ça, mais je n'avais pas placé de caractère de gravité vis-à-vis de ces comportements.
Et pourtant, c'est ce que j'aurais dû faire. Les comportements parlent, les actes parlent, bien mieux que les mots. Le manque de respect n'est pas acceptable. A aucun nom, à aucun prix. Rien ne justifie ça. J'avais toujours été très - trop - présente, très - trop - disponible, très à l'écoute. J'étais dévouée, corps et âme. J'en étais venue à mettre ces personnes à une place si importante dans ma vie, que je pouvais tout accepter d'elles. J'avais une telle capacité à me remettre en question. C'est bien de se remettre en question, il faut le faire, mais dans la limite du raisonnable, et surtout dans la limite de ce qui est juste vis-à-vis de soi.
Malheureusement à ce moment-là, je n'avais pas conscience de 2 choses :
la jalousie : ce que j'avais fini par oublier, c'était que ces personnes étaient venues me voir au départ parce qu'elles n'allaient pas bien et m'avaient sollicité pour recevoir de l'aide. Nous n'étions donc pas d'égales à égales. Et même si moi je le percevais de la sorte, il n'en était pas de même pour elles, qui me plaçaient toujours "en-dehors", "à part", "au-dessus". Je ne me suis jamais sentie supérieure à qui que ce soit, mais ces personnes se sentaient inférieures à moi. La jalousie, c'est ce que les personnes aimeraient pouvoir vous prendre de vous, ce qu'elles vous envient, c'est une dépossession, c'est ce poison abjecte qui s'instille, vous enserre jusqu'à vous étouffer, vous coupe de toute lumière. Et plus ces personnes se présentent sous des traits amicaux, à vous flatter, à vous encenser, à vous passer de la pommade et à vous brosser dans le sens du poil, au plus elles sont là pour se servir. Ce n'est pas vous qui les intéressez, c'est leur propre intérêt, ce qu'elles peuvent obtenir de vous, être par votre biais, ce qu'elles n'arrivent pas à trouver par elles-mêmes, même si vous leur montrer toutes les voies qui existent déjà en elles pour y arriver. Et quand vous n'avez pas conscience de la jalousie, ça coûte très cher.
le karma : je croyais que le pire était derrière moi, mais j'étais en train d'avancer droit devant dans ce qui allait devenir le pire moment de ma vie, comme le titanic dans l'iceberg. Je sentais que les choses devenaient corsées et de plus en plus insécures, les travaux devenaient de plus en plus éprouvants au fil des mois, nous traversions des espaces très spécifiques et j'étais dans une extrême vigilance quasi permanente. Mais je croyais que les choses du mal étaient des choses figées du passé, dans des espaces lointains, qui demandaient à être regardées pour être conscientisées et transmutées, mais pas que ce mal pouvait être encore actif et bien plus encore... mais tout passait à travers ces personnes, tout était déjà en train de se reconstituer... et c'était un énorme karma.
Un acte ultime a suffi pour que le piège se referme complètement, pour que je sois totalement dépossédée de mon art, pour que je sois projetée dans l'endroit de mon trauma le plus ancien, de ma blessure originelle. C'est arrivé au moment où je m'étais moi-même retirée de ma place, où j'avais confié les clés, où j'avais remis les espaces, à celles à qui j'avais fait trop confiance, à qui j'avais laissé trop de place, croyant que j'étais devenue un danger pour le bon déroulement des travaux, que je n'étais plus suffisamment viable pour protéger, et que je pouvais compter sur la force du groupe pour faire le nécessaire le temps de.
Fatale erreur. Je n'avais pas conscience que ma place est unique, que ce que je suis, personne ne peut l'être à ma place, que ce que je fais, personne ne peut le faire à ma place, qu'il n'y a que moi qui peut être moi. Je ne me voyais pas, je n'avais pas conscience de ce que j'étais, de qui j'étais, de ma force, de mon courage, de ma valeur et surtout, de la grandeur de mon Cœur.
Mais le mal était fait, il était passé, m'avait emportée, et j'étais à terre.
L'inévitable traversée du Chaos
Je ne vais pas redécrire ici toute cette longue traversée du Chaos. Je l'ai déjà retranscrite dans le manuscrit de 140 pages, nommé "Dieu est un Dragon", disponible dans la formation spirituelle (accessible après validation du cycle 1).
Dans cet article consacré au Voyage Initiatique, j'aimerais surtout décrire les grandes étapes qui ponctuent la traversée du Chaos. Comment on peut le traverser, en sortir, et la façon dont on peut le transcender.
La rencontre de l'obscur
Je croyais que j'avais rencontré l'obscur au moment où il éclata en mai 2023. Mais en fait, il avait toujours été là, il avait toujours fait partie de ma vie. Sous-jacent, latent, un œil sur moi continuellement, présent sous différents traits, de différentes façons, à travers différentes personnes, étant elles-mêmes des "fenêtres de tir", consciemment ou pas. Cependant, l'inconscience n'épargne pas du mal. Toute ma vie était la reconstitution et le prolongement de ce mal sans nom, qui ne cherchait qu'à me détruire, à vouloir ma peau, en me rabaissant, en m'humiliant, en me faisant croire que je n'étais pas digne.
Pourtant, je menais des travaux avec cette capacité qui est mienne de pouvoir "voir le noir". Mais à aucun moment je n'ai pensé être directement concernée par ce mal. Dans les travaux que je menais, je me sentais toujours extérieure à ce que je percevais, ce sur quoi j'intervenais, ce qu'il était nécessaire de relier, de dégager, de remettre dans le bon sens de circulation... Je suivais les impulses, respectais les temps, les lieux de rdv, les préparations et les protocoles de soins, assidûment. Je faisais seulement mon travail, j'étais en Service au Divin et j'apportais ma contribution dans cette Grande Œuvre collective pour réparer ce qui avait été fracturé dans une partie de l'Univers. C'était tout le sens des travaux que je menais.
J'avançais naïvement, comme le petit chaperon rouge amène son panier de provisions à mère-grand, joyeusement et chantonnant, animée par l'acte de bonté qu'elle accomplit, sans se douter un seul instant, que chaque pas qu'elle mène la rapproche inévitablement du point de rencontre avec le méchant loup. C'était mon cas. Je croyais que j'avançais pour le meilleur, que chaque couche d'obscurité traversée et conscientisée, était une réparation supplémentaire menant à la reconnexion avec la lumière pure, l'amour pur, par-delà ce qui avait été tronqué depuis des millénaires. Et que chacune d'entre nous, au sein de ce "groupe spécifique de travail" avançait de la même façon. Que chaque difficulté passée, surmontée, ensemble, chaque épreuve franchie, ensemble, était un acte de salvation et de reconnexion au Sacré.
Mais chaque pas que je faisais me rapprochait inévitablement du point d'obscurité le plus total de ma vie. Là où une partie de moi était enchaînée et délitée de sa substance depuis très très longtemps. Et celles que je croyais être mes "Sœurs", avec qui je croyais mener des travaux en conscience pour la réparation, pour la Vie, pour le Vivant, pour le Sacré, n'étaient que les ombres de ce passé extrêmement lointain, mais toujours actif. Et quand tout éclata en mai 2023, c'est vraiment là que j'ai pris conscience que ce à quoi je concourais depuis tous ces longs mois, était la résolution de mon karma, dans lequel j'étais entièrement partie prenante et intégralement empêtrée.
Je venais d'atteindre LE point qui allait crever l'abcès et commencer à faire couler ce pue pullulent et abjecte.
Démêler le noir du blanc ou trier le bon grain de l'ivraie
Lorsque l'éclatement du Chaos survint en mai 2023, s'en est ensuivi pour moi, de longs, très longs mois d'exil, de solitude, je ne me sentais plus digne de rien, j'avais l'impression de ne pas avoir pu protéger, de ne pas avoir fait ce qu'il aurait fallu, de ne pas avoir été la hauteur, d'avoir fait quelque chose de mal, je m'étais isolée et avais coupé tout contact extérieur. Je ressentais une culpabilité qui était une chappe de plomb. J'étais dans un état de totale déréliction.
Cet éclatement avait été extrêmement violent, toute ma vie avait éclatée, j'avais éclatée. J'avais perdu le sens à toute chose et celles qui furent des sœurs n'y allaient pas de main morte. Elles se réunissaient pour continuer de mener les travaux, ceux auxquels je les avais initiées et dans lesquels je les avais guidées, m'éjectant, me dépossédant de ma place et de mon art, me tenant à l'écart de leur petit cercle fermé, et surtout, continuant de m'accabler et de me clouer au piloris. Je n'étais pas seulement devenue la méchante, j'étais devenue le mal lui-même. Il n'y avait aucune voie de résolution, aucune possibilité d'échanger ou de communiquer. La case était scellée, et ma prison aussi. Je recevais des attaques d'une rare violence, comme je n'en avais jamais reçues. J'étais un animal à l'agonie, les tripes éviscérées, attendant soit qu'on l'aide, soit qu'on vienne l'achever. Seule la protection Mariale a permis que je ne meure pas.
Je ne me voyais plus que comme un débris. Je n'étais plus que cette partie de moi enchaînée et asservie dans ce maléfice de l'obscur. J'attendais qu'on m'aide, j'attendais qu'on me rende ma place, ma dignité, j'en avais besoin, c'était vital, que celles qui détenaient une partie de ma peine m'aident, à comprendre, à avancer, à sortir de cet état, à m'en libérer. Mais j'étais seule. Pourtant, malgré toute cette noirceur dans laquelle j'errais, je sentais que dans mon cœur, quelque chose me donnait une force surhumaine, quelque chose ne me permettait pas de croire que j'étais ce mal, cette chose me l'interdisait. Ce tout petit fil de lumière, même extrêmement infime par moment, auquel je suis restée accrocher de toutes mes forces, me demandait de continuer, me demandait de continuer d'avancer.
C'est ce tout petit fil de lumière dans mon cœur qui a continué de me guider pendant tous ces très longs mois. C'est grâce à lui que j'ai pu comprendre, percevoir et ressentir au fil du temps que j'étais dans ce noir, mais que je n'étais pas ce noir.
La prise de conscience : se voir par son propre regard
Malgré toute cette traversée, il a bien fallu que je continue. Je sentais cette force en moi, comme une énergie de Feu, qui reprenait peu à peu de la place en moi, je retrouvais peu à peu une sorte de détermination à poursuivre ce qui avait été enclenché, mais que je n'avais pas vraiment pu poursuivre parce que toutes les forces de l'obscur s'étaient déchaînées contre moi pour m'en empêcher. Pour m'empêcher d'accomplir l'œuvre pour laquelle j'étais venue, pour laquelle j'avais parcouru un chemin si long et tellement difficile. Je devais continuer. Je devais continuer d'œuvrer pour ma libération, mais aussi pour celle des Êtres de Vie. Je devais continuer. Il n'y avait plus d'émotions, plus de sentiments, plus de personnel, j'étais comme en mode "automatique", où seul ce qui devait être fait soit fait.
J'ai commencé à me rendre compte de la valeur de mes actes. J'ai commencé à me rendre compte que malgré la haine, la méchanceté et la violence que j'avais pu subir au cours de ma vie, et plus fortement encore au cours des derniers mois, mon cœur n'en avait pas été entaché et la loi du talion ne faisait pas partie de moi. J'ai commencé à voir à quel point mon travail était grandiose, quel que soit ce qui avait pu en être dit, ou ce que d'autres avaient essayé d'en faire. Qu'en dépit de tout, j'avais continué de mener les travaux avec beaucoup de justesse et de pertinence. J'ai commencé à voir à quel point j'étais droite, intègre, sincère, authentique. Et que je l'avais toujours été en fait.
J'ai commencé à me voir moi, telle que j'étais à l'intérieur de moi, malgré tout ce qui avait pu en être dit. Les paroles des autres, la façon dont ils me percevaient, les regards qu'ils pouvaient poser sur moi, leurs projections, quelles que soient ces personnes, n'avaient plus aucune importance pour moi, plus aucun poids, ce n'était plus ce qui comptait. Ce qui comptait était la façon dont moi je me percevais. Ce que moi je ressentais de moi, de moi dans mon cœur. Ce qui comptait, c'était ce que je ressentais de la Vérité de mon Cœur. Et ça, c'était inextinguible, inaltérable. Personne ne pouvait me prendre ou m'enlever cela, quelles que soient les tentatives et les forces déployées pour m'y faire croire. Rien ni personne ne pouvait m'enlever ce que j'étais.
C'était un changement de perception total qui était en train de s'opérer en moi ; je commençais à me voir par mon propre regard, et c'est ça qui a permis de rétablir la ligne nette, la limite saine et protectrice de ce que je ne laisserai plus jamais passer.
Le Choix de toute son Âme
A partir du moment où cette ligne a été clairement retracée en moi, mes espaces ont commencé à se redessiner. Et là où j'avais été plongée dans un endroit de profonde obscurité, je commençais à retrouver un endroit de rayonnement, de mon rayonnement, émanant de ma lumière, de la lumière de mon cœur, de mon Être.
A ce moment-là, il n'y avait plus aucun doute en moi. Malgré tout ce qu'on avait essayé de me faire croire de moi, de l'invisible ou du visible, je n'avais plus aucun doute en ce que j'étais, dans mon Essence profonde, dans ma Substance de Vie, dans ma Vibration originelle. Je retrouvais en moi cet Espace de Vie auquel j'appartenais depuis toujours et auquel j'avais toujours appartenu, desquels j'émanais et desquels j'étais messagère. Je savais que j'étais un Être de Vie parce que je le sentais dans chaque interstice de mon Être, au plus profond de ma chair. Je m'en rappelais.
Et cet état d'Être a généré en moi, progressivement, un Choix, un Choix comme une confirmation, comme une profession de foi, une affirmation de soi ; là où je disais NON à l'obscur. Je n'appartenais pas à son système de merde, de destruction, de manipulation, de mensonges, de vices, de maléfices, de souffrance. NON, je n'appartenais pas à ça, je n'étais pas de ça, je n'émanais pas de ça. IL N'Y AVAIT AUCUN CONSENTEMENT DE MA PART.
Mon Choix c'était le "Je Suis", et le "Je Suis" c'était la Vie. Mon Choix a vibré dans chaque couche de mon Être, s'est posé, a infusé, s'est ancré. C'était une intensité qui ravivait le flambeau de mon cœur, ma boussole intérieure qui retrouvait sa lumière étincelante, pour me guider dans les voiles de l'obscurité qu'il me fallait encore franchir, pour me retrouver complètement moi.
Confronter, combattre, tenir
A partir du moment où ce Choix s'est consciemment posé en moi et m'a rappelé à ce que j'étais dans la Vérité de mon Cœur, j'ai immédiatement été plongée à l'intérieur de moi. Je n'avais plus aucune connexion extérieure, ni dans le visible, ni dans l'invisible. Je suis entrée dans une période de solitude quasi totale. Je ne devais plus me connecter à quoique ce soit d'extérieur à moi, je ne devais rester qu'en moi, c'était une obligation, une injonction. Être pleinement plongée dans la lumière de mon Cœur, baignée à l'intérieur et augmenter la conscience de cet espace de lumière qui émanait de mon Cœur et qui devenait, de plus en plus fortement, mon espace de rayonnement.
Ce fut extrêmement difficile. Je sentais en moi le brouhaha qui m'avait intrusé pendant tous ces mois et qui continuait de créer son marasme en moi, tous ces mots qui n'étaient pas de moi et qui continuaient de résonner dans ma tête, toutes ces fréquences qui continuaient d'envahir mes champs informationnels, et je sentais que je devais stopper tout ça, je devais écraser tout ça. Je devais écraser tout ce qui n'avait pas sa place en moi. C'était une confrontation intérieure, qui ne pouvait passer que par l'intérieur de moi, de résister, de dire non, de faire le tri, de faire résonner ce Choix dans chaque strate de mon Être. Je sentais ce feu qui me calcinait de l'intérieur, qui me brulait et consumait chaque chose qui m'avait infectée, chaque chose qui m'empêchait d'être plus près de la lumière de mon Cœur, chaque chose qui empêchait à mon Cœur de rayonner encore plus fort. En fait, de dégager chaque chose qui n'était pas dans la résonance de la Vérité de mon Cœur.
Ce fut un processus très douloureux, et une préparation corsée pour ce qui a rapidement suivi ; les attaques de l'obscur. Leurs champs de projection traversaient les couches et étaient très proches de moi. Je les sentais à quelques centimètres de moi, je sentais leur pression, leur charge écrasante, leurs tentatives d'intimidation, essayant d'intruser mes espaces, de franchir les lignes qu'ils n'étaient pas autorisés à franchir. Mais ils ne pouvaient que me le faire croire. C'était un combat qui se jouait depuis l'intérieur de moi. Tout se passait depuis l'intérieur de moi, depuis la force de mon Cœur, depuis la lumière de mon Cœur.
Parce que j'en avais pris conscience, mon Cœur était devenu mon bouclier et rien ne pouvait outrepasser ça. Tout était à l'intérieur de moi.
Une longue reconstruction
Il est important de comprendre que dans les processus de guérison, qui font pleinement partie du Voyage Initiatique, aucune étape n'est clairement délimitée avec une date de début et une date de fin, et quand l'une se termine, la suivante commence. Non.
Toutes ces étapes fonctionnent ensemble, se déroulent quasiment en même temps dans différentes couches de notre Être, s'enchevêtrent, se complètent les unes et les autres, se préparent les unes et les autres, se renforcent les unes et les autres. Elles créent un grand maillage qui permet de ramener de la cohérence à l'Être pour pouvoir progressivement se détacher complètement de ce qui n'est pas soi, parce que d'autres structures, suffisamment fortes, ont pris le relais. C'est ainsi que l'Être revient progressivement dans sa Réunification intérieure. Et c'est comme une grande spirale, où chaque situation, chaque rencontre, chaque épreuve, nous fait repasser par les grandes étapes de validation de soi, de reconnaissance de soi, de confirmation et d'affirmation de soi, de conscience de soi.
Pour ce qui est de moi, le fait d'avoir retrouvé le bouclier de mon Cœur m'a permis de retrouver un peu plus de force. Mais je n'avais toujours pas retrouvé ma dignité ni ma place, je ne connaissais toujours pas la nature du karma et du maléfice qui m'empoisonnait et m'emprisonnait, je n'étais toujours pas libérée et rien ne venait de la part des personnes qui avaient contribué à m'affliger de cette condamnation. Et pourtant, il fallait bien que quelque chose se passe. Il s'était écoulé près d'un an 1/2 depuis l'éclatement du Chaos, et j'avais continué de marcher, d'avancer autant que je le pouvais, vivant en pauvresse, traînant ma peine, et portant cette si lourde culpabilité. Je n'en pouvais plus. Je devais me libérer. Et si ça ne venait pas de ces personnes, il fallait bien que ça vienne de quelqu'un. Et j'ai compris que ce quelqu'un, ce serait moi.
Alors, j'ai posé le premier pas vers ma libération ; celui du Pardon. Ce fut un Protocole très difficile, très éprouvant, qui m'a beaucoup brassée. Pardonner et me pardonner. Accepter que cela ne viendrait jamais de ces personnes, que je ne devais rien en attendre, et constater que nous étions toutes coincées dans cette geôle dont je voulais me libérer. Je ne voulais plus être prisonnière de quoique ce soit. Le premier Miracle a commencé à opérer pour moi. Je sentais le poids de la culpabilité se dissoudre, et progressivement le baume du Pardon le remplaçait. Je retrouvais ma place à l'intérieur de moi, je retrouvais ma dignité, non pas parce que des personnes extérieures me la donnait ou me la rendait, mais simplement parce que j'étais digne de par mon état d'Être et la nature de mon Cœur. Je reprenais simplement ce qui m'appartenait, ce dont j'avais cru être dépossédée, mais qu'en réalité, tout avait toujours été là, intact, éternel, en moi.
C'est grâce à cet Acte de Vie que j'ai pu poursuivre ma quête et arriver au moment de dénouement de mon karma, confronter entièrement et pleinement cet endroit d'obscurité totale, dans lequel j'étais tenue en captivité. En comprendre les causes, les effets, les imbrications et les répercussions que cela avait eu dans ma Vie, depuis ces plans lointains jusqu'à mon incarnation présente. Des millénaires d'errance, de perte de sens, de païennes prières et de semi-conscience. Où ma magie a dû se délester pour être cachée, quelle angoisse de n'être assurée qu'elle avait bien été protégée. Et même si les combats de cette période ont été particulièrement difficiles et intenses, plus rien ne pouvait m'atteindre, plus aucun mal ne pouvait m'atteindre. Je savais ce que j'étais, je savais de quoi j'étais, je savais que mon cœur était incorruptible, et que le seul moyen de pression qu'ils avaient eu sur moi fut la souffrance et l'humiliation. C'était vain. Ils n'avaient pas réussi. Malgré tout. Mon Cœur était resté digne.
"Le Voyage Initiatique se termine lorsque l'on est de retour chez soi."
VIVRE
Après une telle expérience, il faut réapprendre à vivre, c'est une nécessité.
J'ai beaucoup culpabilisé de tout ce que j'avais pu traversé, et de tous les impacts que cela avait eu. J'ai beaucoup culpabilisé de la façon dont les choses s'étaient passées avec ces anciennes sœurs, qui m'a causé beaucoup de douleur et de tristesse parce que j'aurais aimé que les choses se passent différemment. J'ai beaucoup culpabilisé par rapport au fait que j'aurais aimé pouvoir être plus forte, ne pas me laisser abattre comme je l'ai été, ne pas donner autant de pouvoir à ce qui était à l'extérieur de moi. Et j'ai beaucoup culpabilisé de toute cette Vie que je n'ai pas honoré, de tous les endroits de non-vie que j'ai côtoyé et de tout ce que je n'ai pas été.
Mais la culpabilité était un poids dont je devais aussi me délester. Il m'a fallu accepter de laisser partir cette partie de moi, qui n'était pas moi. Il m'a fallu accepter que tout cela faisait partie de l'expérience et que c'était inévitable. C'était inévitable. Tout ce qu'il s'est passé, la façon dont ça s'est passé, était inévitable. J'ai dû retrouver de la sécurité en moi, que je pouvais poser mes pas avec confiance sans plus avoir à craindre que quelque chose de mauvais me tombe dessus. C'était la gestion de mon état de stress post-traumatique.
Je me suis énormément introspectée, j'ai reconnu mes parts d'erreur, ainsi que ma responsabilité personnelle dans chaque chose, tout en veillant à rester juste envers moi-même.
J'ai dû réapprendre à sourire, à rire, à retrouver de la vie et de la joie en moi. Et me rappeler qu'en moi vit une substance éternelle qui a la capacité de transmettre du beau et du bon à toutes les personnes autour, et bien plus.
J'ai dû retrouver confiance en moi et confiance en la Vie. Me rappeler que je suis une Enfant de la Vie. Que j'ai aussi le droit de recevoir du bon, du sain et du vrai.
Je remercie les quelques personnes qui ont croisé mon Chemin et qui ont été un soutien. Par vos sourires, par vos mots, par ce qui émanait de votre Cœur, par votre sincérité, par votre non-jugement. On sous-estime malheureusement trop souvent les actes simples, alors que ce sont les plus transcendants.
A travers ce Voyage Initiatique, je suis passée par ce processus de vie / mort / vie ; avant je croyais que j'étais en vie. Je suis passée par la mort pour être enfin en Vie. Je ne pouvais être, ni faire, sans cette partie de moi qu'il me manquait. J'ai dû aller la chercher très loin et braver de nombreux obstacles, ça m'a coûté très cher, ça a été très difficile, mais ça m'a apporté une richesse incroyable. Ce Voyage, ce processus, je l'ai vécu dans chaque strate de mon Être, et c'est l'expérience qui le rend réel et me permet, non pas d'être une "nouvelle moi" mais d'être une "moi épurée". Moi, juste moi.
C'est depuis cet espace de l'Être que je suis heureuse de pouvoir vous accompagner et vous transmettre ces trésors, ces richesses, qui parlent de soi et des infinis potentiels dont nous regorgeons et qui n'attendent que nous pour pouvoir se déployer.
A la Vie,
Natacha Immanessence
Guérison intérieure & Danse de la Vie



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