Thérapies brèves… efficacité brève
- natachalorret0
- 17 févr.
- 11 min de lecture
Depuis plus d’une décennie nous voyons émerger un grand nombre de thérapies dites « brèves ». En quoi ça consiste ? C’est une forme de thérapie de courte durée qui se concentre généralement sur les solutions plutôt que sur les problèmes. Et nombre de personnes ayant une qualité empathique se sont engouffrées dans la brèche pensant trouver une vocation. Ainsi, en maximum 5 séances – dans le meilleur des cas – et 2 en moyenne, vos problèmes sont réglés par des solutions toutes faites, à partir de modèles copiés-collés applicable à chacun-e. Quelle que soit son histoire, sa personnalité, ses résistances, sa maturité, ses traumas… Donc, une thérapie brève est une formule miracle qui règle tous vos problèmes en un temps record, nécessitant un moindre effort de votre part. Qu’en est-il réellement ?
Des praticiens en mal de reconnaissance
Je vais nuancer mon propos en ne mettant pas tout le monde dans le même sac, mais malheureusement trop de praticiens pensent avoir trouvé la formule miracle qui devient la clé de la vérité universelle et plus rien ne peut leur faire entendre raison. Ils sont sûrs et persuadés qu’ils sont dans le vrai, qu’ils détiennent la solution et qui plus est pour vous, qu’ils savent pour vous, et si vous remettez en question leurs dires, vous êtes vraiment perdu-e. Il y a une posture qui n’est déjà pas juste, parce qu’il y a un rapport de soumission entre celui qui sait, et celui qui ne sait pas, l’ignorant donc, qui doit absolument faire appel aux services de celui qui sait parce que lui a LA solution qui va absolument aider l’ignorant, sans quoi l’ignorant est perdu. Le praticien va donc vous vendre une formule « solution toute faite » comme une baguette magique et vous assurer que tous vos problèmes seront réglés en deux temps trois mouvements parce que vous avez eu la présence d’esprit de faire appel à lui, et que vous avez eu de la chance de tomber sur lui. Et l’ignorant bien souvent boit les paroles de « celui qui sait », prenant tout comme argent comptant, passant rarement par son propre filtre, osant rarement contredire, renforçant donc la posture de soumission entre « celui qui sait » et devient « le maître / le guide » et l’ignorant qui est le soumis.
Il est important de comprendre une chose : ce sont des schémas qui se rejouent entre le praticien et vous. Vous, qui êtes dans une période de vulnérabilité allez rechercher l’aide d’une personne tierce qui se dit maîtriser un outil, tel l’enfant qui demanderait de l’aide à ses parents. Le praticien souvent dans une blessure de l’enfant non-reconnu / non-validé par ses parents va trouver un terrain d’expression avec un auditoire rien que pour lui, avec lequel il pourra enfin faire entendre sa vérité, celle que ses parents n’ont jamais voulu entendre. Cette recherche de reconnaissance est la faille qui va régir les praticiens dans ce cas de figure, par laquelle « les autres », notamment leurs clients, vont leur servir à briller. C’est ainsi que l’égo sera sur le devant de la scène, prenant trop voire toute la place, laissant peu à peu place à l’orgueil, au « moi je sais, eux ne comprennent pas». La coupure se fait de plus en plus grande et nous retrouvons des praticiens hors sol et des personnes éclatées au sol, parfois encore pire que lorsqu’elles avaient appelé à l’aide. Il est important de comprendre que c’est une zone de projection qui se joue entre le praticien et son client. Une zone de projection est un endroit dans lequel les blessures vont se faire écho et un transfert énergétique va commencer à s’opérer. A combien de personnes est-il déjà arriver de se retrouver à tenir le creuset dans lequel le praticien va se déverser ? Coincé-e dans le rôle de celui qui se retrouve, malgré lui, à écouter les jérémiades de celui / celle que vous étiez venu-e consulter espérant repartir avec un mieux, et finalement à repartir encore plus chargé-e qu’en arrivant ? Ou à devoir entendre de longues élucubrations sur la façon dont vous n’avez pas fait les bons choix, pas fait les bonnes choses, pas été à la hauteur et à devoir écouter toutes les injonctions pour remettre votre vie en ordre, sans quoi c’est sûr, vous n’y arriverez jamais. Ou encore à ces praticiens « trop » empathiques qui sont dans la fusion totale de votre problématique de départ, en pleurerait pour vous, le prendrait à votre charge pour vous, mais au final ne vous donnant pas de clés pour entrer dans une résolution saine.
Il y a fondamentalement un problème de posture, et ça peut être très dangereux.
Votre part de responsabilité
La première chose dont vous devez vous rappeler est que vous avez votre propre pouvoir. Vous ne pouvez pas le remettre entre les mains d’une tierce personne, ni entièrement, ni en partie. Ça, c’est votre responsabilité personnelle. C’est-à-dire que vous devez rester maître de vos choix, personne ne peut décider à votre place, ni vous dire quoi faire. Vous pouvez être conseillé-e, guidé-e, orienté-e, mais la décision finale vous revient toujours. Bien entendu, cela implique de passer par ses propres filtres, par ses propres curseurs, et je sais à quel point ça peut être difficile lorsqu’ils ont été éclatés ou mis à mal. Mais vous devez toujours prendre un espace de recul, de « vous laissez sentir » si c’est vraiment bon pour vous, adapté, si ça vous convient vraiment. Il ne faut pas le faire juste parce qu’on vous dit de le faire, parce qu’on vous a dit que « c’était bien » ou la « seule solution » pour régler vos problèmes. Quels que soient l’état de vos curseurs, de votre instinct, vous devez toujours garder une « zone blanche », c’est-à-dire cette zone de recul pour vous assurer que les informations qui vous ont été livrées sont vraiment bonnes pour vous, qu’elles vous permettent vraiment de grandir, de pouvoir en faire quelque chose, que la ou les solutions qui vous sont données vous sont vraiment bénéfiques, qu’elles ne vous envoient pas dans une voie qui se révélera sans issue, vous emprisonnant dans un lien de dépendance, une prison ou un traquenard encore pire que celui dans lequel vous étiez avant de venir voir ce praticien.
Cette première brique fondamentale étant posée, m’amène à vous parler d’un deuxième élément fondamental ; vous ne savez pas à qui vous avez affaire. Ce n’est pas parce qu’une personne se prétend être quelque chose qu’elle l’est vraiment. Vous devez toujours avancer en vigilance, vous ne connaissez pas les réelles intentions de la personne, ses motivations, son histoire, son chemin, son parcours de guérison, autrement dit sa déontologie. Comprenez bien que vous êtes dans un état de faiblesse, passager ou chronique, et que cela vous place de facto dans une demande d’aide. Celui / celle qui demande de l’aide est toujours en position d’infériorité face à une personne en mal de reconnaissance. Vous êtes visible et détectée comme telle et vous avez de grandes chances pour devenir la proie idéale de ce qui va permettre d’alimenter ce système de recherche perpétuelle de reconnaissance. Malgré vous et au-delà de votre conscience, vous allez commencer à devenir un carburant pour un praticien qui pourra briller davantage, c’est-à-dire se sentir exister davantage grâce à tout le bien qu’il vous prodigue, parce que sans lui vous n’êtes rien, heureusement que ce praticien est là pour vous sauver. Tout ce qui vous enlève votre pouvoir et vous place dans un lien de dépendance, dans lequel vous ne pouvez pas faire par vous-même, obtenir de vraies clés d’autonomisation qui vous permettent de grandir, de retrouver votre indépendance, où vous devez uniquement passer par le praticien dès que quelque chose ne va pas, quand vous n’avez pas de vraies clés de compréhensions concrètes, intelligibles et que vous pouvez vous approprier, sont les red flags qui doivent absolument vous faire fuir. C’est une réalité, le monde est rempli de personnes en mal de reconnaissance et le milieu du développement personnel et de la spiritualité ne dérogent pas à la règle. Ce n’est pas un milieu préservé dans lequel on ne trouve que des êtres sains et saints. Loin s’en faut. Vous devez avancer dans la conscience que ce milieu est également rempli de requins comme dans de nombreux domaines, et vous devez être vigilant-e, avancer avec une grille de lecture claire sur votre problématique et vos objectifs.
Cela m’amène au troisième point. Vous ne pouvez pas faire appel à un praticien en espérant qu’il saura tout pour vous, votre problématique, votre histoire, et vous apporter toutes les solutions sur un plateau, c’est déjà lui remettre une partie de votre pouvoir personnel. Vous devez déjà avoir un espace de clarté vis-à-vis de vous-même, cela est votre prise en charge personnelle et ça fait partie intégrante de votre responsabilité personnelle. Vous devez avoir un espace vis-à-vis de vous-même. La méthode la plus simple pour commencer est d’avoir un cahier, oui c’est très basique, mais ô combien efficace, parce que votre cahier sera votre espace de projection, de réflexion, dans lequel vous pourrez noter tout ce qui est là pour vous, tout ce qui vous traverse, la base de votre histoire, la construction de votre personnalité, l’adversité à laquelle vous avez dû faire face, les moyens que vous avez dû mettre en place pour y survivre, ce qui vous montrera progressivement vos systèmes de survie certes, mais aussi les parties rognées de vous, ces parties que vous avez dû mettre de côté ou enfermer très loin pour qu’elles aient une chance de pouvoir réémerger un jour, et puis voir aussi vos forces, vos aspirations, ce qui vous anime profondément… tout cela est votre grand jeu de piste, la quête de vous-même qui est la quête la plus importante de votre vie. Alors bien sûr, tout cela ne va pas se révéler dans les premières pages, mais ce sera un travail progressif, qui va se poser, de déposer, se construire au fil des pages. Agrémentés de dessins, de gribouillons, parfois juste de quelques annotations, parfois de rêves étranges qui ne semblent pas avoir de sens, mais ce sera une des voies de votre inconscient qui s’exprime dans un espace de conscientisation. Plus qu’un journal intime, c’est un cahier de travail et vous êtes votre propre travail. Cela nécessite de votre part un point de conscience quotidien, ce n’est pas faire mais être, être présent à soi et se recueillir quotidiennement dans cet espace, matérialisé par votre cahier, qui devient un prolongement de votre moi profond qui s’exprime. Et vous verrez que lorsque vous commencerez à déposer quelques mots, votre main se mettra à écrire comme par magie parce que votre inconscient a beaucoup de choses à vous dire, en fait, je peux même dire qu’il n’attend que ça, pouvoir se révéler à vous. A partir de ce moment, vous commencerez à entrer dans une hygiène de vie beaucoup plus saine vis-à-vis de vous-même, de vos espaces intérieurs, émotionnels, de vos ressentis, de ce qui vous régit, de ce qui vient vous toucher, vous perturber, etc. Et c’est à partir de ce moment-là que vous pourrez commencer à avoir une vision beaucoup plus claire de vous-même, à nommer plus précisément votre problématique et à mettre en place des solutions pouvant vous accompagner dans votre recherche de retour à l’équilibre, et donc trouver des praticiens beaucoup plus en adéquation avec votre recherche parce qu’elle sera beaucoup plus claire, il y aura donc moins de zones de flou, et donc moins d’espaces pour les personnes en mal de reconnaissance. Là, vous serez dans votre pouvoir, dans la clarté, et non plus comme une personne appelant à l’aide dans la recherche effrénée d’un sauveur à l’extérieur de soi, frappant à toutes les portes sans distinguer ce qui se cache derrière, prête à tout pour absolument trouver un remède. Non, là vous serez dans un espace de clarté, dans lequel vous avez votre propre pouvoir, avec la conscience que vous êtes votre propre baguette magique, et que sur votre chemin, vous croisez des personnes qui mettent à votre disposition des outils qui vous permettent de continuer d’implémenter votre quête.
Le processus thérapeutique n’est pas un jeu
En somme, je dirai que la problématique majeure des thérapies brèves c’est qu’elles ne respectent pas le processus thérapeutique, bien souvent parce qu’elles ne le connaissent pas, elles ne peuvent donc pas le maîtriser. Et c’est ainsi que vous vous retrouvez ballotté-e de praticiens en praticiens, maniant des outils dont ils ne maîtrisent pas le socle. Et les parties de vous-même éclatées dont vous êtes à la recherche, que vous cherchez à rassembler, c’est tout le sens de la quête que vous menez, ne restent pas seulement en l’état, c’est-à-dire éclatées, mais sont de surcroît maintenues et décuplées par cet effet de recherche permanente qui vous conduit de porte en porte, de pratique en outil, aux noms plus élaborés et pompeux les uns que les autres, mais détenant chacun une parcelle de vous-même, ne vous permettant jamais de réellement rassembler toutes ces parties de vous dans votre propre creuset, avec une réelle compréhension claire et intelligible vous permettant d’en faire quelque chose. Et parfois même, agrémenté de la croyance que vous êtes responsable et fautif de votre état d’éclatement et qu’il vous faudra bien vous en contenter pour continuer d’avancer à peu près, même branlant, mais « d’avancer » quand même. Et je passe tous les effets dévastateurs sur la construction du persona qui se renforce dans la croyance d’un « je suis » qui s’identifie à tous les outils qu’on lui a présenté parce que c’est bien et que c’est LA voie à suivre pour être quelqu’un de bien et d’à peu près acceptable.
Mais ce n’est pas ça le processus thérapeutique. Le processus thérapeutique n’est pas un jeu, ce n’est pas quelque chose qui est né du fruit du hasard et avec lequel on peut jouer comme des apprentis-sorciers apprendraient à manier la baguette. Le processus thérapeutique se déroule tout au long de notre vie, depuis notre naissance jusqu’à notre mort. Il se déroule en souterrain, dans les sphères de l’inconscient, et le travail que vous menez est de poser des points de conscience sur ce qui est déjà à l’œuvre, sur ce qui est déjà en train de se dérouler sans que vous ne vous en rendiez compte. Les points de conscience que vous posez sont les points de rencontre que vous établissez entre votre « moi conscient » ou la conscience Consciente et le « moi inconscient » ou l’Inconscient en attente d’être conscientisé. Et progressivement, ces points de rencontre que vous cultivez quotidiennement deviennent des passerelles, puis des ponts que vous érigez pour vous remettre à l’écoute de ce qui se passe en vous, de ce qui est déjà à l’œuvre en vous, c’est-à-dire du Mouvement de Vie qui est toujours en mouvement pour reconquérir les parties oubliées, pour vous ramener dans les profondeurs du moi qui mène au Soi, pour aller chercher les parties traumatisées et les ramener dans le grand Courant de Vie. C’est se remettre à l’écoute du noyau sain, du noyau de Vie, dans lequel et à partir duquel vous pouvez vous déployez dans votre propre vie en laissant la Vie revenir au centre de vous-même, en vous acceptant tel-le que vous êtes. Non pas en ajoutant les masques de la bienpensance ou de la bienséance, ou en accumulant des croyances de ce qu’il faut être, mais en acceptant ce que vous êtes à partir de ce que vous ressentez de vous-même, de ce que vous ressentez comme juste, réel et authentique. Le processus thérapeutique a inévitablement une notion de temps incompressible, parce que le Temps est une Œuvre à part entière. Il n’y a pas de formule miracle, ni de baguette magique qui vous permettra de tout résoudre en une séance, seulement des outils qui sont mis à votre disposition pour que vous puissiez revenir pleinement à la reconquête de vous-même.

En définitive... thérapies brèves, efficacités brèves
Je pourrai bien sûr énumérer les pratiques avec lesquelles je suis en désaccord, mais plutôt que de nommer des outils qui peuvent être utiles lorsqu’ils sont utilisés à bon escient, il me semble plus bénéfique de nommer les principales alertes qui doivent immédiatement éveiller votre méfiance et je la résumerai de la façon suivante : tout ce qui se trouve à l’extérieur de vous ne vous permet pas de retrouver le chemin vers vous. Alors vous comprendrez que nombreuses sont les pratiques qui prônent le « tu dois passer par telle chose, il faut que tu fasses telle chose», en passant évidemment par une communication positive à tout prix pour ne pas donner l’injonction du « tu dois, il faut » pour rester dans le « spirituellement correct ». Donc tout ce qui vous oblige à passer par l’extérieur de vous, ne vous permet pas de retrouver ou de garder votre propre pouvoir personnel mais de le placer toujours en quelque chose à l’extérieur de vous, ne vous permet pas de retrouver le chemin de votre intériorité, donc de votre propre énergie qui fait pourtant des miracles quand elle est pleinement conscientisée et canalisée, en somme, de retrouver le chemin du Soi. Tout ce qui ne vous mène pas sur le chemin du Soi ne vous sert pas. Si cela ne vous sert pas, demandez-vous alors à qui ou à quoi votre Énergie sert. Votre Énergie est vitale et comme je l’ai dit, capable de miracles, vous ne devez pas la remettre entre les mains de n’importe qui. Restez vigilant-e, conscient-e, entretenez des espaces de clarté vis-à-vis de vous-même, dans le respect de ce que vous êtes, sur le chemin de l’acceptation de qui vous êtes pour retrouver le Chemin de votre Essence et de son Rayonnement.
Natacha Immanessence
Canale Mariale & Dragonnique
Chemin de l'Âme et Géobiologie Sacrée
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